Au Musée Pétrarque, un monde « Aspar »
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Difficile de parler de Claudine Aspar, l’artiste est aussi mystérieuse que ses œuvres. La dame est pour le moins discrète et ne se dévoile qu’à travers ses “étranges choses”, ses créations qu’elle expose jusqu’à la fin du mois de septembre au Musée Pétrarque à Fontaine-de-Vaucluse.
C’est à la Villa Arson, à Nice, que l’artiste-peintre étudie l’art. Elle y côtoie Ben (Vautier) célèbre pour ses peintures à base de texte ou encore le critique d’art Jacques Lepage.
Aussi singulière que solitaire, la plasticienne se nourrit de contes et de mythes et construit dès les années 80, son petit monde à la fois ésotérique, déroutant, enfantin, naïf.
“Mon univers est proche de l’art singulier, de la figuration libre, d’Hervé di Rosa, de Robert Combas ou de Niki de Saint-Phalle. Certaines de mes poupées rappellent aussi Louise Bourgeois. Des artistes que j’apprécie particulièrement.”
Une œuvre, une histoire
Aujourd’hui, dans son atelier de Morières-lès-Avignon, la plasticienne travaille par séries. Masques grands et petits, autels en bois, totems, tarots géants (l’artiste est aussi une redoutable cartomancienne à ses heures), estampes, déesses païennes, tableautins (ex-votos propitiatoires) “qui conjurent le sort”… Elle mêle techniques et matériaux de création : gravure monotype sur plaques, papier contrecollé sur tissu, enduit acrylique, céramique, couture, broderie, incrustation de matériaux pierres, paillettes, fils… Chaque œuvre raconte une histoire et se concrétise d’abord par un croquis. Matériaux et légendes sont autant de sources d’inspiration. L’artiste pousse ses recherches et se documente dans des écrits. Puis, en bonne chamane, elle fait naître de ses mains ses visions de créatures célestes bienveillantes.
Mistral et Fontaine-de-Vaucluse, souffles créateurs
Parmi la cinquantaine d'œuvres de l’expo Femme Paysage, Claudine Aspar revient volontiers sur ses “gardiens”, des masques protecteurs qui représentent les éléments, le feu, l’eau, l’air, la nature. La Reine Ponsirade, la Nymphe et le Ménétrier, Saint-Véran de Frédéric Mistral sont quelques-uns des personnages qui ont nourri les œuvres proposées à Pétrarque. “C’est un lieu poétique et inspirant qui rejoint tout ce que j’aime” conclut l’artiste dans un doux sourire.
Femme Paysage
A découvrir jusqu’au 30 septembre. Musée-Bibliothèque François Pétrarque - Rive gauche de la Sorgue à Fontaine-de-Vaucluse.
Ouvert du jeudi au lundi de 11h à 13h et de 14h à 18h (fermé le mardi et le mercredi).
Tarifs : gratuit : Vauclusiens, moins de 18 ans, demandeurs d’emploi et bénéficiaires des minima sociaux. Plein tarif : 5€. Tarif réduit : 3€ (plus de 65 ans, étudiants, adulte accompagné d’un jeune de moins de 18 ans).