Auditorium Jean Moulin - Le Thor
Hakim Jemili : « la scène, c’est là où je m’éclate le plus »
Publié le
Vous serez à l’Auditorium du Thor, le 12 octobre, pour jouer votre seul-en-scène « Fatigué ». Qu’est-ce qui vous épuise tant ?
Hakim Jemili : C’est un état d’esprit. Tout me fatigue un peu globalement. L’actualité notamment, est extrêmement anxiogène. Tout est matière à débat alors que parfois, il n’y a pas besoin de tous parler. Tout le monde veut avoir raison. Ça, c’est fatiguant ! Presque, on n’a plus envie de parler à personne, limite on n’a plus envie de s’exprimer sur scène.
Quand même pas ?
Non, c’est une façon de parler évidemment ! C’est pour cela que je suis content de monter sur scène car je peux libérer tout ça. Tout ce que je mets dans le spectacle, ce sont des choses desquelles j’ai vraiment envie de parler. Des choses qui me font rire. C’est sincère. C’est vrai, je n’ai abusé sur rien.
De quels sujets allez-vous parler dans votre spectacle ?
On parle des conflits au Moyen Orient de manière drôle évidemment, mais aussi de mon fils, de ma femme, du fait de gagner plus d’argent qu’avant, de ma nouvelle condition de vie... Je raconte aussi des humiliations que j’ai subies. En fait, il y a plein d’absurde, des sujets sérieux que j’arrive à traiter de manière drôle.
Par rapport à votre premier one-man, « Super », est-ce que ce spectacle est plus personnel ?
Je dirais qu’il est plus varié. Il y a plus de thèmes traités, ça ressemble plus à ce que j’aime faire. On voyage un peu plus dans celui-là.
C’est bien pour quelqu’un qui revendique ses origines multiples « franco-tunisiennes-alsaciennes » !
Oui, c’est clair. J’en parle dans mon spectacle car j’en suis fier. Cela fait partie intégrante de moi. Je parle aussi des origines de ma femme, de mon fils. On est un peu de partout, c’est mortel ça. C’est beau et c’est ce que la France a aussi permis d’obtenir.
Vous avez commencé sur YouTube avec le collectif Le Woop, on vous a aussi vu à la télévision (HF), au cinéma (Les Segpa, Ici ou là-bas), dans des séries (Mytho, Drôle). Mais qu’est-ce que la scène vous procure ?
La scène, c’est toujours l’endroit où j’ai préféré être en vérité. C’est là où je m’éclate le plus. Mais j’aime toutes les formes d’art. Pour moi, le cinéma et la scène ne vont pas l’un sans l’autre. La scène peut te donner une confiance que le cinéma ne donne pas forcément. Sur scène, tu as le retour direct du public. Soit c’est marrant, soit ça ne l’est pas. Au cinéma, on saura si ça a marché qu’après la sortie du film.
Vous vous rappelez de vos premiers pas ?
Je me rappelle plus ou moins de mes premiers sketchs en solo. Ce n’était pas foufou, je ne vais pas vous mentir. Je connais peu d’humoristes qui ont démarré fort d’emblée. Cela demande beaucoup de travail. C’est un métier à celui ou celle qui travaille le plus. La scène, c’est le seul métier où il n’y a pas de copinage. Si t’es marrant, le public va venir. Sinon, il ne viendra pas et ira voir quelqu’un d’autre. Mais il y a de la place et de l’humour pour tout le monde !
Vous serez au Thor, pas très loin d’Avignon, dans le Vaucluse. Est-ce que vous connaissez la région ?
Avignon oui bien sûr. J’y ai été souvent. J’ai été au festival pour voir jouer des potes, pour passer de bons moments, même si je n’y ai jamais été programmé. J’ai été dans des endroits bien sympathiques du Vaucluse et des points d’eau géniaux, j’ai apprécié la région à chaque fois que je m’y suis rendu. Je trouve ça très joli, il y a des paysages de ouf. C’est très reposant, très calme. Nous Parisiens, on aime se dépayser dans des endroits tels qu’Avignon. (…) Je trouve la France dans sa globalité très belle. Je suis très heureux d’aller rencontrer les gens en « live » et revenir du côté d’Avignon. Quand je me rapproche du Sud, je suis un peu plus heureux.
Vous êtes en tournée jusqu’en 2025 pour votre seul-en-scène « Fatigué », quelles sont vos autres actualités ?
La saison 2 de la série Miskina, qui a été créée par Melha Bedia, est disponible depuis le 27 septembre. Je suis très content d’en être. J’espère que cette saison 2 aura encore plus de succès que la première. J’ai plusieurs films qui vont sortir, notamment « Mercato » avec Jamel Debbouze, prévu fin décembre. Il y a aussi « L’Amour, c’est surcoté » avec Laura Felpin et un autre qui sortira en avril « Le Routard ». J’ai un nouveau concept sur Amazon dans pas très longtemps mais je ne peux en dire plus !
« Fatigué », nouveau seul-en-scène d’Hakim Jemili, le samedi 12 octobre, à 20h30, à l’Auditorium Jean-Moulin au Thor. Tarifs : de 13€ à 35€ en fonction du placement. Réservation au 04 90 33 96 80. Toute la programmation de l'Auditorium Jean-Moulin à retrouver ici : Programmation tout public - Auditorium Jean Moulin (vaucluse.fr). Food-truck ouvert sur place dès 19h.