Palais de Papes

La splendeur retrouvée en vidéo

Magnifique ! C’est le mot qui s’impose pour qualifier le résultat du chantier du Palais Vieux, la partie la plus ancienne du Palais des papes d’Avignon.

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Après quatre ans de travaux, ce monument classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, propriété du Département de Vaucluse, offre aujourd’hui des façades d’une blancheur étincelante, une silhouette conforme à celle du XIVe siècle et des vitraux entièrement restaurés.  

Le parti pris d'une restauration innovante pour le site
Maître d’ouvrage unique (par convention avec la Ville d’Avignon, propriétaire d’une partie des façades), le Département a fait le choix d’une conservation maximale de la pierre d’origine tout en redessinant la silhouette ancienne du palais, plus grand édifice médiéval d’Europe. A partir du printemps 2020, le Palais Vieux avait ainsi retrouvé ses merlons, déposés quelques années plus tôt pour raisons de sécurité. Ils sont aujourd’hui recouverts d’un filet en maille inox, invisible depuis le sol, afin d’assurer la cohésion des pierres.

Un nettoyage aux huiles essentielles
Innovant, ce chantier l’a aussi été par les techniques de nettoyage employées, notamment l’utilisation d’huiles essentielles et d’un décapage à la vapeur, pour éliminer les mousses et lichens et nettoyer les pierres en profondeur sans les endommager. Et le résultat est à la hauteur des espérances comme on peut le voir depuis la place du Palais (à l’extérieur du monument) mais aussi du cloître Benoît XII, dont les façades ont été restaurées en partie haute.  « Nous avons véritablement beaucoup appris et capitalisé des connaissances qui pourraient être utiles ailleurs pour des chantiers de ce type  », souligne Marie-Anne Delay, conductrice d’opérations au sein du service Opérations neuves et réhabilitations du Département de Vaucluse.

Aux petits soins pour la chapelle Benoît XII

Après la restauration du couvert (la toiture) de l’aile des familiers et de la Tour de la Campane, la dernière phase du chantier a été consacrée notamment à la consolidation de la couverture en pierre de la chapelle Benoît XII, qui abrite une partie des Archives départementales. Les vitraux ont également fait l’objet d’une attention particulière. « Il fallait traiter, dans un souci de cohérence, cette chapelle qui est tout à fait remarquable, notamment par ses vitraux à travers lesquels la lumière ne passait plus », explique Christophe Mathieu, chef du service Opérations neuves et réhabilitations à la Direction des bâtiments du Département de Vaucluse.  

Des vitraux vibrants de lumière

Datant du XIXe siècle, les vitraux de la Chapelle Benoît XII arborent désormais une bordure décorative qui fait l’encadrement de chaque lancette (pièce de verre), mais aussi de l’ensemble du vitrail. Une beauté singulière qui provient des dessins de plomb assemblant des verres soufflés d’une grande qualité, assez peu colorés car d’inspiration cistercienne… mais qui n’avaient jamais été nettoyés depuis leur création ! La bonne nouvelle, c’est que le temps n’altère pas la couleur du verre : une fois traités avec des compresses d’eau et d’éthanol, toute la limpidité et l’éclat des vitraux a pu renaître, laissant à nouveau la lumière passer au travers. Les parties cassées, quant à elles, ont été remplacées par des verres soufflés réalisés par la verrerie de Saint-Just, retrouvant quasiment la même teinte. 

Un chantier à 5,8 millions d’euros
Cette restauration de (très) grande envergure, d’un montant de 5,8 millions d’euros a été financée par le Département de Vaucluse et subventionnée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles (Etat) et la Région Sud. Les intervenants de cette opération de restauration sont les suivants :
Maîtrise d’ouvrage : Département de Vaucluse - Direction des Bâtiments et de l’Architecture – Service Opérations Neuves et Réhabilitation
Maîtrise d’œuvre : Architecte en Chef des Monuments Historiques, mandataire : Pierre-Antoine GATIER (Paris)
Bureau de contrôle : ALPES CONTROLES (Nîmes)
Coordination SPS : SARL AASCO (Courthézon)