Travaux
Le chantier de la déviation d’Orange avance à grands pas
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La déviation d’Orange, c’est ce que l’on appelle un projet de longue haleine. Il faut remonter presque vingt ans en arrière, en 2006, pour tomber sur la première Déclaration d’Utilité Publique (DUP) actée pour dix ans, qui sera ensuite prorogée en 2016 pour dix années supplémentaires. Le Département de Vaucluse s'est positionné pour réaliser en lieu et place de l’État la partie Sud de cette déviation (*). Cette dernière comprend deux sections : la section 1 (1,2 km) en 2X2 voies entre le giratoire du Coudoulet sur la RD 907 et l'avenue des Crémades, et la section 2 (1,9 km) en bidirectionnel entre l'avenue des Crémades et la RD 975 (route de Camaret). Soit une longueur totale de 3,1km.
Deux nouveaux giratoires et trois ouvrages d’art sur le tracé
Mais le chantier, débuté en 2023, ne consiste pas qu’à réaliser de simples voiries, comme l’explique Marjorie Climent, conducteur d’opération au sein de la maîtrise d’ouvrage pour le Département : « Sur le tracé de la déviation, il y a trois giratoires, dont un déjà existant et deux à créer sur l’extrémité-nord et l’avenue des Crémades. Les terrassements sont bien avancés. Trois ouvrages d’art (ponts) seront aussi nécessaires. Celui pour franchir la voie ferrée est finalisé, celui encore en cours pour franchir la route de Jonquières et un autre pour surélever le chemin de Nogaret ».
L’année 2025 sera surtout consacrée à la finalisation des terrassements et à l’aménagement pluvial. « On espère une mise en service de la section 2 en 2026, avec un décalage de quelques mois pour la section 1 », estime Marjorie Climent. Quant aux deux giratoires à bâtir, ils devraient entrer en service avant septembre. Le chantier s’inscrit également dans un contexte environnemental particulier. Pas moins de cinq cours d’eau sont traversés par la déviation. Les travaux sont soumis à deux arrêtés préfectoraux : au titre de la loi sur l’eau mais aussi au nom des espèces protégées faune et flore.
Plusieurs mesures vont « compenser » les nuisances qu’induisent inévitablement les travaux. Des plantes que l’on nomme des aristoloches ont été déplacées dans un endroit à proximité car elles abritent une espèce de papillon protégé. « On a créé sept hibernacula, des abris pour les amphibiens et les reptiles. On a également aménagé des nichoirs pour les chauves-souris dans les arbres et sous les ouvrages », donne pour exemples le conducteur d’opération.
Entre 12 et 15 000 véhicules par jour
Côté planning, « on est plutôt dans les temps », rassure Thierry Nouguier, représentant de la maîtrise d’œuvre sur le chantier. Même si les pluies abondantes des dernières semaines ont charrié avec elles quelques désagréments sur le terrain. D’ailleurs, de nombreux ouvrages hydrauliques permettant le bon écoulement des eaux sont aussi aménagés le long de la déviation.
« Pendant le chantier, on essaie de gêner le moins possible les automobilistes, poursuit Thierry Nouguier. Le giratoire de la RD 975 est construit en dehors de la circulation, il y aura un peu plus de perturbations au moment de raccorder toutes les voies. Une déviation a été mise en place sur la route de Jonquières afin de réaliser l’ouvrage. » Pour l’heure, les usagers doivent composer avec les différentes zones en travaux, mais une fois finie, la partie Sud de la déviation pourrait accueillir entre 12 000 et 15 000 véhicules par jour.
Le nouvel itinéraire structurera davantage la liaison entre la vallée du Rhône et le bassin vaisonnais et permettra d'améliorer fortement l'accessibilité pour le secteur du Nord Vaucluse (Orange, Bollène, Valréas, Vaison, Ventoux) depuis Avignon ou l'A7.
Plus d'information sur la déviation de la RD 907 à l’Est d’Orange - Vaucluse
(*) La réalisation de la partie Nord de la déviation, qui doit relier la RD 975 à la RD 907 au Nord d’Orange, n’est à ce jour pas programmée. L’ancienneté des études de conception et son impact sur l’environnement et le foncier impliqueront une mise à jour complète des études techniques et environnementales du projet.
Un chantier à 50 M€
L'opération bénéficie à ce jour d'un financement d'environ 50 M€ dont 5 M€ au titre d'anciens financements et 45 M€ issus des engagements liés au Contrat de Plan État / Région 2015-2020 et pour lequel le Département de Vaucluse participe à hauteur de 42% environ. Le partenariat financier sur cette opération associe l’État, la Région Sud-Paca, la Communauté de communes du Pays d'Orange en Provence, la Ville d'Orange et le Département de Vaucluse.