Agriculture
Le porc du Ventoux se démarque
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Sur le plateau d’Albion, les cochons ont toujours été chez eux. « Quand j’étais enfant, mes parents avaient des cochons, comme beaucoup de gens de larégion », se souvient Eric Aubert, basé à Saint-Christol. Depuis quatre ans, l’ancien cuisinier s’est lancé dans l’aventure grâce aux conseils de son ami Vincent Maurel, lui-même éleveur et membre du Syndicat de Défense et de Promotion du Cochon Plein Air du Mont-Ventoux.
« Les animaux sont élevés en plein air toute l’année et nourris exclusivement avec les ressources naturelles et des céréales sans OGM, explique Eric Aubert, qui travaille avec son épouse Agnès et son fils Loris. Les cochons sont issus d’un schéma génétique permettant à la fois une bonne qualité de viande et une robustesse au plein air ». Au total, la famille Aubert dispose d’un terrain de 12 hectares, à 800 mètres d’altitude. Chaque groupe de porcins (au maximum 60 cochons) reste en moyenne huit mois. « Nous procédons à une rotation des parcelles pour permettre un re-enherbement naturel ».
« Ici, pas de bâtiments clos ni d’élevage intensif. Chaque cochon dispose d’au minimum 110 m² de terrain, pour se déplacer, fouiller la terre, manger et vivre à son rythme. Cette approche garantit une viande de qualité, à la fois tendre et savoureuse », précise Loris Aubert. Des clôtures électrifiées sont par ailleurs mises en place sur toute la zone d’élevage pour éviter la fuite des porcins ou l’intrusion de la faune sauvage.
Diversifier la gamme de produits
Le syndicat regroupe actuellement cinq éleveurs. Deux nouveaux agriculteurs vont rejoindre le collectif dès l’an prochain. La zone de production est précise : elle comprend les terroirs du Ventoux et du Luberon, en zone de moyenne montagne mais pas seulement. L’activité de transformation est répartie entre les abattoirs du pays d’Apt, situés à Saint-Saturnin-lès-Apt, et la maison Fillière, à Avignon. Deux acteurs historiquement engagés dans la relance de la filière porcine de plein air.
Dirigés par Guillaume Saint-Martin, les ateliers de Saint-Saturnin-les-Apt sont au cœur de la dynamique impulsée depuis quelques mois. C’est dans ses locaux que sont valorisés les cochons, notamment pour les éleveurs qui vendent directement leur production, mais aussi en direction des professionnels de la restauration. « Nous allons monter en puissance en proposant, dans les prochains mois, une gamme de produits avec la marque «Le cochon du Mont Ventoux ». Nous allons nouer des partenariats avec des conserveries », précise Guillaume Saint-Martin. Quant à la maison Fillière, ses produits sont distribués, à une échelle plus importante, auprès de bouchers, charcutiers et commerçants.