Agriculture

Graines d’avenir, un coup de pouce aux jeunes agriculteurs

S’installer comme jeune agriculteur n’est pas chose aisée. Depuis 2017, le Département aide ces exploitants nouveaux à travers le dispositif Graines d’Avenir. Un soutien très utile et largement plébiscité.

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Le Département de Vaucluse a initié le dispositif Graines d’Avenir en 2017 pour soutenir les jeunes agriculteurs au début de leur installation et les aider à s’équiper en matériel agricole. La subvention est essentiellement accordée pour des investissements tournés vers des pratiques durables, en lien avec l’agroécologie, l’adaptation au changement climatique, l’approvisionnement de la restauration collective, la préservation du pastoralisme, l’agritourisme et la valorisation des produits agricoles… Pour y prétendre, les agriculteurs doivent remplir plusieurs conditions comme : être installés depuis moins de cinq ans, justifier d’un diplôme agricole… L’aide peut atteindre 40% du montant total hors taxe des investissements programmés et peut aller jusqu’à 5 000 € par dossier. Entre 2018 et 2024, 59 subventions ont été versées à ce jour à des agriculteurs pour un montant total de 214 216€, qui peut encore augmenter selon l’avancée des dossiers. 

Jérémy Isambart, 38 ans, apiculteur à Saint-Saturnin-lès-Avignon : «  J’ai pu avoir un laboratoire avec des outils neufs »

Depuis quelques années, Jérémy Isambart a troqué le costume de commercial pour la combinaison d’apiculteur. Une reconversion réussie puisqu’il est aujourd’hui à la tête de son exploitation agricole « Les Ruches de Lou » et prend soin de 450 colonies d’abeilles. Il a même décroché l’étiquette Label Rouge et IGP miel de Provence. 

« Mais ce n’est pas si simple de se lancer quand on n’est pas issu d’une famille agricole, quand on n’hérite de rien », se remémore-t-il. Dès 2022, il a envoyé un premier dossier de candidature à Graines d’Avenir pour l’aider à financer l’achat d’une pompe doseuse et d’une étuve. Ça a été accepté. Deux autres enveloppes lui seront octroyées en 2023 et en 2024 pour un mélangeur et un extracteur de miel. Au total, plusieurs milliers d’euros d’aides versés. « Avant, sans pompe doseuse, je faisais à la main. Mon extracteur était vieillissant et ne fonctionnait pas bien. Le dispositif Graines d’Avenir m’a beaucoup aidé. Petit à petit, j’ai pu avoir un laboratoire avec des outils neufs », se réjouit-il. 

Olivia Van der Vynckt, 39 ans, agricultrice à Saint-Christol : « Vivre plus rapidement de son travail  »

 

 

« Le gros avantage de Graines d’Avenir, c’est la facilité du montage du dossier. Il n’y a pas besoin de deux mois pour remplir le document et fournir les justificatifs », souligne Olivia Van der Vynckt. Cette néo-agricultrice entame sa cinquième année à la tête de sa ferme « Le Jardin aux goûts tendres », à Saint-Christol. Ici, sur le plateau d’Albion, l’eau est plus qu’ailleurs une ressource précieuse et limitée. Alors, Olivia Van der Vynckt souhaite acquérir une cuve de récupération d’eau de pluie pour ensuite irriguer ses cultures de plantes aromatiques, sans se servir dans le réseau d’eau potable. Elle a donc formulé une demande de subvention à Graines d’Avenir pour prochainement mettre en place cette solution plus résiliente face au dérèglement climatique. 

« A mon niveau, cette aide du Département représente beaucoup, insiste l’agricultrice. C’est typiquement le genre de processus qui permet d'investir plus vite, plus facilement dans du bon matériel, et donc vivre plus rapidement de son travail.  » Aujourd’hui, Olivia Van der Vynckt élève 210 poules et fait pousser ses plantes aromatiques et médicinales sous serre et dans son jardin extérieur, et part aussi en cueillette sauvage. Avec, elle concocte dans son laboratoire des sirops, des tisanes, des gelées, des sels aromatisés qu’on peut acheter sur place ou sur le marché de Sault le mercredi matin. 

Ludwig Hauwelle, 43 ans, agriculteur à Monteux : « Sans cela, j’aurais dû me serrer la ceinture »

 

 

Agent de sécurité, conducteur d’engin, dessinateur graphiste et désormais agriculteur. Ludwig Hauwelle a vécu plusieurs vies, mais c’est peut-être les pieds dans ses bottes en caoutchouc et auprès de la nature qu’il se sent le mieux. Entre 2016 et 2017, il a sauté le pas et a passé un BP REA (Brevet professionnel Responsable d'exploitation agricole) à Nyons, et a lancé dans la foulée son exploitation en bio « Les Douceurs du Comtat ». Au départ, il ne cultivait que du safran, il a maintenant élargi au chanvre et aux plantes aromatiques et médicinales. Il transforme même une partie de sa récolte de menthe, verveine et géranium en huile essentielle, utilisée par la Confiserie du Ventoux pour concocter les fameux berlingots de Carpentras. Sans oublier sa roseraie d’un hectare et demi ! On peut se procurer tous ses bons produits en vente directe ou sur certains événements, notamment à Terroirs en fête, qui se tiendra 14 et 15 juin, au parc de l’Arbousière, à Châteauneuf-de-Gadagne.

Chez Ludwig Hauwelle, pas de labour, il préfère bêcher pour « déstructurer le moins possible le sol ». Mais l’opération est fastidieuse. Il a donc acheté un rotobêche qui lui facilite grandement la tâche. Il a fait appel au dispositif Graines d’Avenir qui lui a accordé 40% de subvention  pour son acquisition : « Sans cela, j’aurais dû me serrer la ceinture. Le rotobêche m’apporte vraiment un confort de travail, ça m’a soulagé sur l’exploitation. »

 

 

Si vous êtes jeune agriculteur et que vous souhaitez candidater au dispositif Graines d’Avenir, cliquez ici : 

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