De l'Antiquité au Moyen Âge, l'épopée des Villes vauclusiennes
L'épopée des villes vauclusiennes
Après avoir longtemps œuvré au sein du Service départemental d’archéologie, François Guyonnet a pris la tête de la direction du patrimoine de L’Isle-sur-la-Sorgue.
L’Arc de Triomphe et le théâtre d’Orange. Robert Hubert (1733-1808)
- ©RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
Entretien de François Guyonnet
La chute de l’Empire romain d’occident, à la fin du Ve siècle, ce territoire qu’on appelle aujourd’hui le Vaucluse compte un nombre conséquent de villes antiques. Que deviennent ces cités dans ce monde nouveau ?
François Guyonnet
L’une des caractéristiques du Vaucluse, vous avez raison de le souligner, c’est qu’on part d’un réseau assez dense de villes antiques. Des villes qui vont d’ailleurs devenir des évêchés dans l’Antiquité tardive et au Moyen Âge. Il faut rejeter tout de suite l’idée d’une disparition complète de l’Antiquité, c’est la particularité de nos régions méridionales. Mais il est évident que cette urbanité subit très tôt des coups de boutoir, dès la fin du IIIe siècle, avec des récessions économiques qui se perçoivent nettement dans les fouilles archéologiques qu’on peut conduire dans les centres-villes.
Que nous apprennent ces fouilles archéologiques ?
Dès cette époque, on assiste à une rétractation des centres urbains. Mais ce qui permet de retenir la romanité dans cette Provence de l’Antiquité tardive, c’est le clergé et les élites christianisées, qui vont aussi maintenir des foyers de vie urbaine. La montée en puissance du christianisme se fait d’abord dans les cités et ensuite, pour l’essentiel à partir du VIe siècle, dans les campagnes. C’est ce qui va permettre de garder une consistance urbaine qu’on connaît bien aujourd’hui, à Avignon, à Orange, à Vaison-la-Romaine ou encore à Apt…
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