Le futur bâtiment Memento
Difficiles d’accès, exigus, sous-dimensionnés, ne pouvant accueillir le public, les locaux qui abritent le Service d’archéologie depuis 1986 sont aujourd’hui inadaptés. D’autant que les collections accumulées depuis 40 ans se trouvent, elles, ailleurs : rien de moins que trois lieux dispersés entre Avignon, Orange et Vaison-la-Romaine.
À cela s’ajoutent les collections et la documentation scientifique anciennes et celles issues des opérations relevant d’autres opérateurs (Inrap et opérateurs privés) réalisées sur le territoire départemental qui sont, quant à elles, conservées au dépôt régional des Milles à Aix-en-Provence. Les importants volumes de mobilier et de documentation générés par l’archéologie préventive depuis plus de 20 ans, de même que l’évolution des normes de conservation, ont donc incité les archéologues à entamer une réflexion sur leurs locaux. Dans un souci de bonne gestion et afin de dynamiser l’exploitation de ces collections, aussi bien leur étude que leur valorisation, l’idée de les regrouper au sein d’un même lieu s’est peu à peu imposée comme une évidence. Mais c’est initialement pour répondre aux besoins des Archives départementales, dont les locaux historiques du Palais des papes sont devenus trop exigus et ne répondent plus aux normes de conservation actuelles, que le Département s’est lancé dans le projet Memento.
Ce nouveau Pôle des patrimoines de Vaucluse de plus de 9 000 m² à l’architecture élégante et moderne sera situé sur la zone d’Agroparc à Avignon.
La première pierre de Memento a été posée le mercredi 8 février 2023 : le projet architectural mêle une structure en matières nobles (béton, bois et terre cuite) à un traitement paysager de grande qualité, inscrivant le nouveau bâtiment en harmonie avec son environnement proche.
Un lieu moderne d’études et de conservation de 1200 m² dédié à l’archéologie
Disposés jusqu’à aujourd’hui sur des mètres linéaires d’étagères, toutes les céramiques, le mobilier métallique, lithique et lapidaire, la faune, les fragments d’enduits et de mosaïques sont en cours de reconditionnement depuis 2020. Réalisé avec le soutien financier de l’Etat, propriétaire des collections, tous ces biens archéologiques mobiliers sont reconditionnés dans des caisses aux normes afin de garantir leur bonne conservation à long terme et leur transfert en toute sécurité.
La pléthorique documentation scientifique accumulée depuis 40 ans par le service ainsi que les archives administratives sont également en cours de reconditionnement, en collaboration avec le service des Archives départementales. Les 10 agents permanents du service participent au déménagement dont la préparation demande beaucoup d’organisation : dans quel ordre faire les choses ? Quel impact sur l’activité du service ? Quelle ouverture au public ? L’accessibilité des sites, notamment celui de la rue Saint-Charles, ajoute des difficultés au déménagement, comme pour le service des Archives.
Le projet fédère les agents afin de moderniser un service datant de 40 ans
Le nouveau bâtiment modifiera profondément les habitudes et le confort de travail de l’équipe. Outre de nouveaux bureaux qui accueilleront les agents au 2e étage du bâtiment, aux côtés des archivistes du Département, Memento permettra d’optimiser l’ensemble de la chaîne opératoire de l’archéologie, depuis la collecte des données jusqu’à leur valorisation à destination de la communauté scientifique aussi bien que du grand public. Toute une série d’espaces sera destinée au traitement du mobilier issu des opérations du service (diagnostics, fouilles préventives et programmées) : depuis le quai de déchargement, les vestiges issus des opérations archéologiques seront transférés dans la salle de lavage, puis de séchage et de reconditionnement, avant d’être acheminés vers deux spacieuses salles d’étude équipées de matériels spécialisés (conformateurs, microscope, loupe binoculaire, labo photo…) et de tables réglables en hauteur pour une meilleure ergonomie de travail des agents. À l’issue des phases d’étude, les divers mobiliers rejoindront soit la réserve principale, espace de stockage de 565 m² équipé de racks à palettes sur près de 6 m de hauteur pouvant contenir 590 m3, soit l’une des salles à atmosphère contrôlée (chambre froide, cellule sèche, cellule humide) garantissant des conditions de conservation optimales aux collections. Si les collections actuelles représentent près de 350 m3, le nouveau bâtiment prévoit donc des capacités d’extension à une échéance de 20 ans. La documentation scientifique sera quant à elle regroupée dans une salle dédiée.
Ce nouvel équipement offrira également la possibilité de dynamiser l’exploitation et la valorisation des collections. Pour la première fois en Vaucluse, les chercheurs disposeront d’un unique lieu de conservation mais aussi d’études où ils pourront consulter le mobilier et la documentation associée. Cela permettra à la fois la reprise des travaux de recherche sur les collections anciennes mais favorisera aussi l’émergence de nouveaux projets portant sur des données récentes.
Enfin, le potentiel de valorisation des collections sera aussi profondément renouvelé grâce aux espaces de médiation destinés à l’accueil du jeune public, à la salle d’exposition et à la salle de conférence qui permettront de présenter au grand public les résultats de la recherche et de diffuser auprès du plus grand nombre les découvertes récentes.
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