Guide rivière
Une ressource à préserver
La petite histoire de nos rivières
Ce que disent nos 2 000 kilomètres de rivières
Les rivières sont les miroirs de nos sociétés. Pour prétendre faire la connaissance des 2 000 kilomètres de rivières vauclusiennes, il ne faut pas se cantonner aux nervures tortueuses qui viennent strier les cartes géographiques. Nos cours d’eau nous rappellent comment, dans leurs excès torrentiels de l’automne, ils ont joué les géomètres de hasard et façonné les paysages du département. Ils nous disent aussi les interventions de l’homme pour contrôler leur trajectoire. C’est, notamment, le cas des Sorgues qui, à elles seules, représentent un quart du réseau hydrographique du territoire. Seuils, déversoirs, vannages y ont été installés, avec plus ou moins de bonheur, pour répartir l’eau de façon optimale et ainsi favoriser l’urbanisation, le développement de l’industrie et de l’agriculture. La plaine du Comtat, quant à elle, était un vaste marécage dans lequel se perdaient les eaux descendant du Ventoux. Dès le XIIe siècle, les moines ont entrepris de l’assécher pour rendre les terres cultivables. Ils aménagent un système complexe permettant de drainer l’eau. Certaines de nos rivières du Sud-Ouest du Mont Ventoux (Salette/Brégoux/Mède) ont ainsi été perchées au-dessus de la plaine.
Le fonctionnement naturel de nos rivières vauclusiennes, alimentées par de nombreux affluents a, par endroit, été altéré par la main de l’homme. La construction de digues, l’extraction de granulats ont, ici et là, creusé les lits, amplifié les phénomènes naturels d’érosion et fragilisé tout un écosystème. Nos rivières sont à la fois un bien commun, une irremplaçable source de vie et une gigantesque pouponnière de biodiversité qu’il convient de préserver.
L'Ouvèze
Le Calavon
Sources de nos rivières
Les montagnes proches, ou un peu plus éloignées, alimentent nos cours d’eau : les Préalpes, le Ventoux, Chamouse, les Dentelles de Montmirail… Dans un registre similaire, la Nesque, la Fontaine de Vaucluse et la source du Groseau ont également un ADN montagnard puisqu’elles sont nourries par l’écoulement des eaux du Ventoux.
Entre régimes secs et crues brutales
Nos rivières sont toutes uniques et distinctes : des larges, des étroites, des longues, des très courtes, des végétalisées et d’autres peu, mais elles ont toutes un point en commun : il faut les préserver !
Les rivières du Vaucluse sont majoritairement de type méditerranéen. Les cours d’eau y sont assez courts, généralement pentus, oscillant entre régimes en assec l’été, et crues brutales, très irrégulières mais parfois fréquentes, en automne et en hiver. C’est ainsi que, dans le cadre de crues cévenoles majeures, comme ce fut le cas lors des tragiques inondations de 1992, le débit de l’AEygues et de l’Ouvèze a pu passer en quelques heures de 300 mètres3/seconde à 1 000 mètres3/seconde. A l’inverse, les périodes de sécheresse, de plus en plus fréquentes, impactent fortement certains débits. C’est le cas de l’Ouvèze qui, lors de l’été 2022, à hauteur de la station de référence de Roaix, a affiché un débit de 0.065 m3 /seconde, quasiment rien..
L'AEygue