AUDIOVISUEL

Le téléfilm « Résistantes » se tourne en Vaucluse

Pernes-les-Fontaines a replongé en juin 1944 et s’est rebaptisée Beaulieu-sur-Sorgue à l’occasion du tournage de «  Résistantes  ». Ce téléfilm, dans lequel joue Line Renaud, est tiré d’une histoire vraie. Presque entièrement filmé dans le département de Vaucluse, il doit être diffusé sur France Télévisions en 2025.

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« Pouvez-vous couper votre moteur, sinon cela risque de s’entendre durant la prise ». Ce mercredi 9 octobre, une technicienne arrête les automobilistes en approche de la Porte Notre-Dame à Pernes-les-Fontaines. Le pont enjambant la Nesque et sa porte fortifiée sont devenus pour une matinée un décor de cinéma. « On reprend. Moteur, ça tourne. Silence s’il vous plait. Action!  », claironne le premier assistant. Une fausse barrière de péage a été installée, une voiture d’époque s’avance. Des figurants habillés en soldats allemands répètent la scène de barrage, ceinturés par une armada de caméramans, preneurs de son et autres petites mains qui catalysent la mécanique du plateau de tournage. Quelques villageois intrigués assistent à ce ballet bien huilé depuis la terrasse du café de la place et au pied de Notre-Dame-de-Nazareth. 

Ce n’est pas tous les jours que l’on peut assister à un tournage. Et encore moins à un tournage historique en costumes. Il a débuté le 20 septembre et s’achèvera le 16 octobre. Particularité : la quasi-totalité du téléfilm a été tournée dans le Vaucluse, à Pernes-les-Fontaines, aux alentours de Carpentras mais aussi à l’Abbaye de Saint-Hilaire, à Ménerbes. « Le tournage se passe bien, on a une chance inouïe avec la météo. On a choisi le Vaucluse car c’est très facile d’accès, on est tout de suite dans des paysages merveilleux, qui ne demandent pas de faire beaucoup de kilomètres,s’enthousiasme Charline de Lépine, la productrice de la société Macondo. Il y a beaucoup d’endroits sans pollution contemporaine. On voulait aussi parler du maquis du Vaucluse et particulièrement celui du Mont Ventoux, qui a été peu mis en scène  ». Le tournage a pu prendre ancrage dans le département également grâce à l’accompagnement de la Commission du film Luberon Vaucluse (voir ci-dessous). 

60 techniciens et 130 figurants 

L’authenticité et le cachet du patrimoine vauclusien constituent l’écrin parfait pour cette production se déroulant lors de la Libération du Sud de la France. Une époque qui a vu bon nombre de jeunes Français, qui refusaient le STO (service de travail obligatoire), prendre alors le maquis. «  L’histoire se déroule dans une institution pour jeunes filles sourdes. Mère Madeleine, une religieuse un peu rebelle, va cacher des jeunes filles juives de l’Occupation allemande. Les auteurs David Crozier et Camille Guichard se sont basés sur la véritable histoire de Mère Moïse, qui s’est passée dans le Vercors », explique Charline de Lépine. 

Un peu à la manière du film Titanic, on retrouvera Mère Madeleine âgée, sous les traits de Line Renaud, qui dévoile son passé de résistante et ses secrets lorsqu’elle était plus jeune, cette fois incarnée par Béatrice Facquer. Au casting de Résistantes, on trouve également Jonathan Zaccaï, Élodie Navarre et la comédienne sourde, Jade Foucard, repérée lors d’un casting sauvage. La réalisation est signée Renaud Bertrand, connu pour la série Plan Cœur pour Netflix, Je te promets pour TF1 ou Clara Sheller sur France 2. 

 

 

Pour mener à bien ce tournage, environ 60 personnes sont sur le plateau. Le tournage a mobilisé 130 figurants. Pour certains, c’était une première, comme Adrien, habitant de Pernes-les-Fontaines, qui incarne un soldat allemand. « J’ai entendu parler du casting par ma belle-sœur qui travaille dans le milieu. C’est la première fois que je fais de la figuration. J’ai dû me raser à blanc le matin et me couper les cheveux pour coller au personnage », confie-t-il.

« Dans ce nouveau téléfilm, plusieurs thèmes s’entrechoquent: le monde de la religion, l’histoire de la résistance… On fait un film complexe sur la Collaboration, pour la voir sous un autre angle. C’est parfois plus subtil qu’on veut le raconter », précise le réalisateur. « Le téléfilm devrait êtrediffusé au cours du premier trimestre 2025 sur France Télévisions », conclut la productrice. 

 

 

Le Vaucluse, terre de tournages
Chaque année, le Vaucluse accueille plusieurs tournages. On peut citer le film Avignon avec Baptiste Lecaplain, qui a pris pour décor la cité des papes cet été. En 2023, il y a aussi eu le tournage et la diffusion des films Le Molière imaginaire d’Olivier Py, Finalement de Claude Lelouch ou Segpa 2 d’Ali et Hakim Bougheraba mais aussi des séries comme Les Gouttes de Dieu et Les Malvenus de France Télévisions. La Commission du film Luberon Vaucluse, association soutenue par le Département de Vaucluse, favorise l’accueil et le développement des tournages cinématographiques et audiovisuels sur le territoire. L’an passé, elle a recensé 288 jours de tournage, 620 techniciens, artistes et figurants recrutés en Vaucluse et a accompagné 56 tournages. Par ailleurs, 6 082 nuitées ont été comptabilisées. En 2023, les retombées économiques pour notre département sont estimées à 7282 500€ rien que pour le secteur de la fiction (hors publicités, documentaires, clips et flux TV), selon la Commission du film.