Patrimoine

Les Ocres de France vont représenter les couleurs vauclusiennes à l’Elysée

Basée à Apt, la Société des Ocres de France aura l’honneur de représenter notre département lors de la grande exposition du «  fabriqué en France  », les 26 et 27 octobre, à l’Élysée. L’occasion de faire découvrir le savoir-faire de cette entreprise familiale, créée en 1901, lors de cet événement organisé en présence d’une centaine d’exposants de toute la France.

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« Aller à l’Elysée c’est un symbole fort, une belle mise en lumière! », résume Ludivine Roubaud-Rey, responsable du marketing, qui représente la quatrième génération à la tête de la Société des Ocres de France. Cette présence dans les salons dorés de l’Elysée couronne le savoir-faire de cette entreprise qui exploite, à Gargas, la dernière carrière en activité en Europe. Elle a, par ailleurs, reçu le label «  Entreprise du Patrimoine Vivant  ». 

« A Paris, nous présenterons au public nos trois ocres phares: jaune foncé JFLES, l’ocre havane et le rouge RFLES » ajoute Stéphanie Anglès-Guigou, co-directrice. Une gamme utilisée par les artisans, les professionnels du bâtiment, les décorateurs, des artistes, mais aussi les industriels, sans oublier les particuliers séduits par ces produits naturels. En plus de perpétuer le savoir-faire traditionnel de la fabrication de l’ocre, la Société des Ocres de France propose une centaine d’autres pigments naturels et synthétiques ainsi que des produits prêts à l’emploi (badigeons de chaux, enduits, peintures naturelles…)

 

 

Ambassadeur du "made in Vaucluse"

La matière première, le minerai ocreux, est extrait de la carrière à Gargas. Viennent ensuite les opérations de lavage afin de séparer l’ocre et le sable (présent à plus de 90% dans le minerai ocreux), la décantation, le séchage et enfin le broyage dans l’usine d’Apt. Ce processus, qui se fait au rythme des saisons, permet de fabriquer 800 tonnes d’ocre par an. 

«  Pour obtenir de l’ocre rouge, on calcine notre ocre jaune. La cuisson, ainsi que des mélanges, nous permettent d’obtenir d’autres teintes que le jaune, majoritaire dans notre carrière  », précise Ludivine Roubaud-Rey. 

La Société des Ocres est propriété de la famille Guigou depuis cinquante ans. En 1974, Gilbert Guigou a sauvé cette entreprise qui subissait de plein fouet les effets de la crise et le désintérêt pour les pigments naturels. Il a remis la production en route tout en trouvant de nouveaux débouchés. Il a passé par la suite le relais à ses enfants : Jean-Paul et André et à ses petits-enfants Brice, Stéphanie et Pascal. Aujourd’hui, c’est Ludivine, arrière-petite-fille de Gilbert qui, à son tour, a intégré l’entreprise. 

Autant dire que cette présence à l’Elysée représente un motif de fierté. L’occasion également de rendre hommage à André Guigou, décédé en août dernier, qui avait grandement contribué à la réussite et au rayonnement de l’entreprise.

www.ocres-de-france.com

 

En savoir plus sur « La grande exposition du fabriqué en France 

 

L’ocre est souvent considérée, à tort, comme une couleur. Pourtant, il s’agit bien d’une matière à part entière. C’est une roche ferrique composée d’argile blanche (la kaolinite) et d’oxyde ou d’hydroxyde. Dans la nature, cette argile colorée est amalgamée au sable qui constitue 90% du minerai ocreux. L’ocre est utilisée principalement dans l’industrie du bâtiment pour la coloration des enduits, des badigeons, etc. Elle l’est également dans la peinture artistique, la cosmétique et l’industrie de la terre cuite.