Auditorium Jean Moulin - Le Thor
Viktor Vincent : « Le fantastique et le mentalisme se marient très bien »
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On pourra voir votre spectacle « Fantastik » à l’Auditorium du Thor le 15 décembre. Pourquoi ce sera autant fantastique ce jour-là ?
Viktor Vincent : Dans ce spectacle et comme toujours, je vais faire des expériences de mentalisme. Je vais deviner les pensées de certaines personnes. Et certaines personnes du public vont deviner les pensées des autres. On va se bluffer autour des mystères de l’esprit. Mais je vais aussi raconter des histoires fantastiques. Car le fantastique et le mentalisme se marient très bien. La définition même du fantastique, c’est le doute entre le réel et l’irréel. J’utilise aussi l’art de l’illusion pour montrer que notre esprit n’a pas de limite à part celles que l’on se donne.
Vous l’avez dit, votre spectacle sera jalonné d’histoires. Il commence d’ailleurs avec un homme qui se réveille seul dans un train…
Oui, il se réveille seul dans un train et ne reconnaît pas son visage dans le reflet de la vitre. D’un seul coup, il se retrouve dans un autre monde. Cela fait partie des histoires que je vais raconter. On va voyager à la fin du XIXe siècle et au début du XXe.
Quels sont les autres ingrédients que vous utilisez pour brouiller les frontières entre réel et irréel ?
L’idée, c’est de proposer une expérience émotionnelle qu’on ne peut pas ressentir ailleurs. Ni au théâtre classique, ni au cinéma, ni à la télévision. Le spectacle est totalement immersif, il n’y a pas de quatrième mur. Tout le monde participe et doit imaginer des choses. A la fin de la représentation, les spectateurs ont l’impression d’être partis ailleurs. Il y a une déconnexion complète avec le monde d’aujourd’hui. Souvent, le public me dit que ça fait du bien de ne pas parler d’actualité, de politique. C’est vraiment un spectacle divertissant, une sorte de bulle protectrice qui nous emmène dans un univers duquel on sort avec le sourire.
Quand les personnes ressortent de votre spectacle, elles doivent aussi vous demander comment vous faites, presque agacées de ne pas comprendre ? Ou sont-elles bouleversées ?
Il y a de tout (rires). Cela se passe souvent en plusieurs étapes. Il y a ce qu’on vit sur l’instant puis les souvenirs. C’est un spectacle qui se déguste sur le moment et après. Les gens se rappellent du côté bluffant, des rires également. J’ai envie que les gens se sentent bien alors j’utilise l’humour pour amener les expériences, les histoires… On passe vraiment par toutes les émotions.
Quand on parle de mentalisme, d’illusion, cela peut parfois inquiéter voire faire peur. Vous essayez de rassurer, de respecter les spectateurs.
En général, le public me connaît et sait qu’avec moi, il n’y a jamais de mauvaise surprise. Quand je reçois quelqu’un sur scène, c’est toujours avec bienveillance. Quand ça tombe sur une personne parmi toutes celles qui sont dans la salle, elle va s’en souvenir toute sa vie. Donc, il faut que ce soit un bon souvenir. D’ailleurs, je ne mets aucune pression, je lance un chapeau dans la salle et celui ou celle qui le reçoit est invité à monter sur scène. Si cette personne le désire bien sûr. En général, c’est accepté car les gens savent que je reçois sur scène comme on recevrait un ami chez soi pour passer un bon moment.
On imagine que vous ne pouvez pas le dire, mais comment faites-vous pour « lire dans les pensées » de gens que vous ne connaissez pas.
Je n’ai pas de pouvoir surnaturel. Mais je trouve ça intéressant que certains puissent l’imaginer. Je vais garder mes techniques pour moi. Je dis souvent qu’un mystère est plus précieux qu’un secret. Il vaut mieux ignorer certaines choses qui nous font rêver et ne pas aller derrière le décor.
« Fantastik » est votre sixième spectacle. Qu’a-t-il de différent par rapport aux précédents ?
Dans ce spectacle, il y a peut-être plus de place pour le récit et le mystère. Cela remue peut-être un peu plus, on joue avec les souvenirs. Je dis toujours : le mentalisme, c’est écouter l’autre quand il ne parle pas. On a tous envie d’être compris et s’exprimer.
Et vous, quand avez-vous compris cette appétence pour l’art du mentalisme et de l’illusion ?
Ce n’est pas un don mais quelque chose que j’ai appris. J’ai eu la chance d’avoir un maître qui m’a formé. C’est lui aussi qui a choisi mon nom de scène. J’avais la curiosité, l’envie et la passion. C’était une façon de m’évader. Enfant, on a tous envie de s’évader. Et même adulte, on veut toujours s’échapper de quelque chose. Mon échappatoire à moi, c’était ça et ça l’est toujours.
En parlant d’échappatoire, est-ce qu’Avignon et le Vaucluse sont des lieux où vous avez l’habitude de venir en villégiature ?
Je connais très bien la région par rapport au Festival d’Avignon où j’ai été programmé cinq années de suite il y a une dizaine d’années. Je pense aussi à Carpentras. J’ai passé quelques vacances dans le coin mais j’y ai surtout joué. Toute la profession connaît bien le Vaucluse car il s’y passe beaucoup de choses.
Viktor Vincent, Fantastik, dimanche 15 décembre, à 17h, à l’Auditorium Jean-Moulin au Thor. Durée : 1h15. Tarifs de 13€ à 35€. Billetterie en ligne : Bienvenue sur la billetterie en ligne de l'Auditorium Jean-Moulin. Plus d’informations au 04 90 33 96 80.