A quoi ressembleront les logements sociaux de demain ?

Dans les communes, de nouveaux logements et notamment, des logements abordables, sont nécessaires pour répondre aux besoins des habitants. Se pose alors la question : où les aménager ? Car les municipalités doivent composer avec un foncier raréfié et avec les objectifs de la loi ZAN “Zéro Artificialisation Nette”, qui vise à limiter la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers. En clair, construire du neuf sur des terres vierges est de plus en plus compliqué, et de plus en plus contraint. 

Mais il existe d’autres alternatives. Notamment acquérir et réhabiliter des bâtiments déjà existants. L’opération permet de créer des logements abordables adaptés aux besoins des familles, mais aussi de redonner un coup de neuf à des édifices souvent dégradés qui ternissent les centres-villes. « C’est vraiment cet esprit que l’on veut encourager », précise Corinne Testud-Robert, Vice-présidente du Département chargée de l’Habitat, qui a récemment effectué une visite de terrain à Sorgues, en présence de Sabine Roussely, secrétaire générale de la Préfecture du Vaucluse.

Un Plan départemental de l’Habitat sur six ans

En effet, le Département de Vaucluse, en collaboration avec les services de l’Etat, travaille à un nouveau Plan départemental de l’Habitat (PDH). Ce document de planification stratégique oriente et coordonne les politiques de logement sur plusieurs années. L’idée étant que le Département, l’Etat, les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) « aillent dans le même sens » pour accompagner les chantiers. « Le PDH que l’on renouvelle comporte des enjeux importants qui porteront sur six années. C’est un engagement », ajoute Corinne Testud-Robert. L’occasion de rappeler que, depuis 2020, le Département a subventionné 62 opérations de bailleurs sociaux publics concernant près de 2 500 logements (réhabilitation et création), pour un montant total de 4 093 470 €.

Plusieurs villes ont déjà pris le pas en menant des opérations exemplaires, en acquérant et en améliorant des logements déjà existants en centre-ville. C’est le cas de la ville de Sorgues, où élus et représentants des communes ont pu voir quatre exemples de réhabilitation. Ces programmes de qualité ont été réalisés par la Société d'économie mixte (SEM) de la Ville de Sorgues. Le maire de Sorgues, Thierry Lagneau, résume : « L’objectif est de participer à la réhabilitation du centre ancien en le rendant attractif, en faisant en sorte que des habitants se le réapproprient, et en introduisant du développement durable dans ce type de projets. »

Quatre opérations exemplaires à Sorgues
Au cœur de la visite à Sorgues, deux projets sont désormais terminés et deux autres en cours de réalisation. Tous situés en centre-ville, ils sont menés par la SEM (Société d’économie mixte) de Sorgues, en fonds propres et avec l’aide de prêts et de subventions, notamment de la part du Département de Vaucluse. Ainsi, douze logements ont pu être créés il y a quelques années grâce à l’opération Bergogne et Saint-Sixte, six autres ainsi que deux commerces ont vu le jour récemment au sein de l’opération Mireille-l’Orme. L’opération Le Paradou, cours de la République, encore en cours d’études, permettra l’amélioration thermique de douze T3 et de cinq commerces. Rue des Remparts, le chantier de l’opération Calade a commencé et comptera sept logements et deux commerces. Toutes les réhabilitations prennent en compte les spécificités patrimoniales, en conservant parfois des éléments historiques, et visent une amélioration des performances énergétiques des bâtiments.