Auditorium Jean Moulin - Le Thor
En résidence au Thor, Agnès Jaoui crée son nouveau spectacle
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L’obscurité nappe les gradins de l’Auditorium du Thor, seule la scène déjà occupée est baignée d’une lumière chaude et enveloppante. Les répétitions battent leur plein, quelques heures avant la première du nouveau concert d’Agnès Jaoui. « On va travailler les chansons qui ont encore besoin de l’être, puis on fait un filage », lance-t-elle à la régie. Depuis plusieurs jours, l’artiste, ses musiciens et son équipe sont en résidence sur la scène vauclusienne, gérée par le Département. C’est ici qu’ils créent leur tout nouveau spectacle, Attendre que le soleil revienne, issu de l’album d’Agnès Jaoui sorti en septembre 2024. Répétition, lumière et son, transitions… Tout a été méticuleusement orchestré pour être fin prêt ce mardi 14 janvier, au soir, qui donnera le coup d’envoi d’une série de plusieurs dates. « Un beau privilège », se réjouit Sophie Duffaut, la programmatrice de l’Auditorium.
Ce sera aussi la première fois qu’Agnès Jaoui chantera en français. Elle qui se réfugiait dans les idiomes espagnol ou portugais, se mettra à nu en maniant cette langue qu’elle apprivoise encore. Elle a débuté sa carrière de chanteuse il y a plusieurs années, en sortant son premier album Canta, en 2006, qui avait été récompensé par une Victoire de la musique, dans la catégorie « Musique du monde ». C’est l’une des nombreuses cordes à l’arc de cette artiste que beaucoup connaissent sur les planches ou à l’écran, parfois au côté de celui qui fut son compagnon, Jean-Pierre Bacri, avec qui elle a co-écrit Le Goût des autres, en 2000, et qui avait reçu le César du meilleur film et du meilleur scénario.
Un concert tout en émotions et en douceur
Ce mardi 14 janvier, à l’Auditorium, Agnès Jaoui veut offrir au public vauclusien un moment inédit, tout en émotions et en douceur. « Que l’on rit et que l’on pleure. Que ce soit chaleureux et que l’on sache qu’ici et maintenant, on peut reprendre des forceset oublier les choses graves », livre-t-elle. Ce concert, elle le conçoit comme une parenthèse au milieu d’une actualité lourde et d’une morosité omniprésente, qui creusent une dichotomie où l’on se sent « responsables de tout et impuissants de fait ».
Durant 1h30, les nouvelles chansons se mêleront aux anciennes comme sûrement Lo Dudo ou Todo Cambia. Le ukulélé ne sera jamais très loin et accompagnera plusieurs morceaux. Le spectacle débutera par le poème issu du Roman inachevé d’Aragon, loin de l’instantanéité et du surplus d’informations qui caractérisent notre époque. Le texte commence ainsi : « Aujourd’hui, tout semblait ne pas nous concerner. Tous les événements portaient des millésimes. Tout se passait très haut, très loin dans les années ». Durant 1h30, les spectateurs pourront appuyer sur pause et se lover dans cet instant hors du temps.
Agnès Jaoui, elle, a hâte de renouer avec ce public de l’Auditorium qui l’avait particulièrement marquée lors de sa première venue en avril 2022. D’autant que cette artiste protéiforme a ses attaches dans le Vaucluse et en Provence. On l’y reverra très bientôt puisqu’elle dirigera un tournage cet été dans les carrières de Lacoste, dans le Luberon, qui se déroule durant la mise en scène de l’opéra Les Noces de Figaro, avec Daniel Auteuil dans le rôle du chef d’orchestre et Agnès Jaoui, elle-même, dans celui d’une chanteuse. Un sixième long-métrage en tant que réalisatrice, soutenu par le Département de Vaucluse à travers son fonds d’aide à la création audiovisuelle.
Agnès Jaoui, concert « Attendre que le soleil revienne », mardi 14 janvier, à 20h30, à l’Auditorium Jean-Moulin, Le Thor. Durée : 1h30. Tarifs de 13€ à 35€. Réservations 04 90 33 96 80 ou sur le site billetterie.vaucluse.fr/